MUSIQUE A LIRE
MUSIQUE
POUR TOUS
POURQUOI AIME-T-ON LA MUSIQUE ?
De Silvia BENCIVELLI
Pour mieux comprendre la passion typiquement humaine pour la musique, découvrez aux Éditions Belin l'ouvrage de Silvia Bencivelli : « Pourquoi aime-t-on la musique ? Oreille, Émotion, Évolution ».
Est-il vrai que Mozart nous rend plus intelligents ? Pourquoi dans les restaurants chics nous fait-on écouter de la musique classique ? Est-il possible que les vaches aiment l’opéra et que les requins apprécient Barry White ? Y a-t-il un lien entre la guitare de Jimi Hendrix et son sex-appeal ?
LE MANAGER MUSICIEN
De Rémi HUPPERT
Laissez-vous inspirer par la musique ! Après avoir retracé les étapes du dialogue séculaire entre musique et pensée, cet ouvrage nourrit le management de pistes d'action directement issues de la musique. Voici le manager rationnel qui se révèle à lui-même ! Il maîtrise ses émotions, improvise dans la discipline, se situe dans la durée, et affine sa réflexion sur les mérites comparés du langage et du silence, de la rigueur et de la séduction, de la nuance et du rythme. Bien entendu, un ouvrage situé aux confins de l'entreprise et de la musique ne saurait ignorer la réalité de l'orchestre. Si l'auteur met en évidence les leviers d'action communs aux deux univers, il trace nettement les limites d'une telle comparaison et s'interdit toute superposition hâtive. Riche de multiples références musicales et de suggestions discographiques, Le manager musicien offre également une réflexion sur le triple sujet de la diversité, de l'apprentissage et du leadership.
LA MUSIQUE SOIGNE !
Un récit
Tous ceux qui étaient assis en cercle se retrouvaient régulièrement parce qu’ils souffraient. Certains avaient un coeur défaillant, d’autres une sclérose en plaques. Marc, lui, avait 12 ans, et son visage déformé trahissait son autisme et son retard mental. Ici, ils pouvaient parler de ce qu’ils ressentaient. Ici, ils pouvaient écouter les autres pour leur offrir un peu de cette présence humaine dont ils manquaient souvent si cruellement.
Ce soir, pourtant, ils ne savaient pas comment parler de ce qui venait d’arriver : Paul était mort d’une énième crise d’asthme, plus sévère que les autres. Ses éclats de rire ne viendraient plus jamais baigner le groupe de leur chaleur. Leurs visages étaient fermés, leurs regards s’évitaient. Seules passaient la tristesse et l’impuissance. Malgré tous les efforts de Jackie, l’infirmière qui animait le groupe, les mots ne venaient pas.
Jackie raconta alors que, dans certaines cultures, quand on est triste et que l’on souhaite être en communion avec les autres mais que l’on n’arrive pas à parler, on s’assied simplement en cercle pour jouer de la musique en rythme. Chacun prit alors un des tambours djembé qui se trouvaient dans la salle. Jackie commença à frapper doucement son instrument, les autres l’imitèrent.
Poum-poum-tac, poum-poum-tac, poum-poum-tac… Peu à peu, le rythme les entraîna. Marc avait du mal à rester synchrone avec les autres et il jeta un regard inquiet à Jackie. Elle l’encouragea d’un sourire et il se concentra à nouveau comme il pouvait, en tirant la langue. Jackie ralentissait, accélérait, tout le monde la suivait.
Elle donna une indication à quelques-uns, qui se mirent à jouer à contre-temps.
Le rythme était soudain devenu musique. Chacun jouait sa partie, mais la musique ne venait de personne en particulier. Chacun était porté par elle autant qu’il la portait.
Des larmes se mirent à couler. Karin, d’abord, dans sa chaise roulante, qui se souvenait combien Paul avait aimé jouer ainsi avec eux. Les autres, ensuite… Les visages étaient mouillés de larmes, les instruments aussi, mais le rythme continuait de les porter. Ils se sentaient ensemble. Ensemble et avec Paul. C’étaient des larmes de tristesse et de deuil, mais aussi de connexion et de lien. Henri commença à sourire. Puis d’autres. Le rythme s’accéléra. Il y avait de la force, de l’énergie dans cet échange. Marc avait trouvé sa place. Ses mains étaient devenues plus rapides. Un grand sourire éclairait son visage. Les autres étaient heureux de le voir ainsi. En vingt minutes, quelque chose de profond avait changé. La tristesse avait fait place à l’espoir.
Les cercles de rythme – tam-tam, djembé, tambours – existent depuis des millénaires. Ils font partie des grandes traditions chamaniques, qui soignent en pas-sant par l’esprit et les émotions, qui ont accès au corps et à ses mécanismes subtils d’autoguérison. Dans une étude récente(1), le docteur Barry Bittman, aux Etats-Unis, a démontré que la participation à un cercle de rythme joue sur notre physiologie : le cortisol est en baisse, la DHEA, en hausse. Surtout, l’activité des cellules naturelles tueuses (ces globules blancs qui éliminent les cellules cancéreuses autant que les virus et les bactéries) augmente notablement. On savait que l’activité des cellules tueuses était diminuée par le stress chronique (la maladie grave d’un proche, un divorce, ou même une période d’examens) et qu’elle était accrue par l’affection, le rire ou l’exercice physique. Mais on n’avait jamais montré que le simple fait de se sentir relié aux autres à travers la musique pouvait influer à ce point sur notre système immunitaire.
Pythagore encourageait déjà ses contemporains à jouer de la musique ou à chanter un peu chaque jour pour purger le corps des inquiétudes chroniques, de la tristesse, de la peur, de la colère. Comme lui, je suis per-suadé que toute activité qui nous permet d’accéder à la musique en nous, à la jouer et à la partager avec d’autres, doit pouvoir activer les ressorts profonds de notre physiologie. Il peut s’agir d’une chorale, ou d’un groupe de parole où nous nous sentons libres de nous montrer tels que nous sommes, avec nos peurs et nos vulnérabilités. Il appartient à chacun de nous d’aller trouver cette musique et ceux avec qui nous pouvons la partager. C’est toute notre physiologie qui en dépend.
1- In “Alternative Therapies in Health & Medicine”, 2001, n° 7, p. 38-47
HEUREUX AU TRAVAIL
De CERVEAU & PSYCHO N° 71 - septembre - octobre 2015
Se sentir motivé, utile, autonome... Comment se sentir bien dans sa vie professionnelle ? C'est le sujet du dossier de ce numéro, avec les meilleures découvertes de la psychologie positive pour avoir au moins une bonne raison de retourner au bureau. Bonne rentrée !
LE CERVEAU MELOMANE
Sous la direction de Emmanuel BIGAND
La musique touche tout un chacun et suscite de multiples émotions. Plus ou moins selon les œuvres ou selon son état d’esprit du moment, mais elle ne laisse personne indifférent. Beaucoup y trouvent réconfort ou apaisement. Tout cela est avéré.
Ce que l’on sait moins c’est la puissance de la musique. Puissance sur les capacités cognitives et intellectuelles de ceux qui en écoutent souvent ou qui la pratiquent ; mais aussi puissance thérapeutique chez certains sujets, par exemple ceux atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’un accident vasculaire cérébral.
Toutes ces facettes – et bien d’autres – sont abordées dans cet ouvrage collectif, rédigé par des chercheurs, et dont une première édition a été publiée dans le magazine l’Essentiel de Cerveau & Psycho.
ELOGE DE LA GENTILLESSE
De Emmanuelle JAFFELIN
Méprisée par l'élite et les intellectuels, la gentillesse est aujourd'hui reléguée au rang des petites vertus. Son histoire est celle d'un discrédit: née dans la noblesse romaine, dénigrée dans le christianisme, réhabilitée à la Renaissance, elle s'étiole comme une fleur fanée dans la démocratie marchande. Emmanuel Jaffelin démonte les rouages de cette histoire contrariée et montre que la gentillesse est une vertu postmoderne. Entre sagesse et sainteté, elle offre aux hommes une morale praticable au quotidien et fondatrice d'un nouveau rapport à l'autre. Vertu caressante, véritable libido voluptatis, la gentillesse forge une morale pour notre temps, à portée de main, dont les petits gestes déploient de grands effets et préfigurent l'avènement d'un nouveau gentilhomme.
LA CHORALE DES MAÎTRES BOUCHERS
De Louise Erdrich
1918. De retour du front, Fidelis Waldvogel, un jeune soldat allemand, tente sa chance en Amérique. Avec pour seul bagage une valise pleine de couteaux et de saucisses, il s'arrête à Argus, dans le Dakota du Nord où, bientôt rejoint par sa femme et son fils, il décide d'ouvrir une boucherie et de fonder une chorale, en souvenir de celle des maîtres bouchers où chantait son père. Des années 1920 aux années 1950, entre l'Europe et l'Amérique, ce roman à la fois épique et intime retrace le destin d'une famille confrontée au tumulte du monde.